NICOLA LO CALZO

Studio « La memoire du lion »

Nicola Lo Calzo
Artiste Enseignant chez ENSAPC 

« Photographier les mémoires de l’esclavage. Pour une éthique-esthétique de l’émancipation »

Le projet de thèse de Nicola Lo Calzo porte sur les nouveaux usages de la photographie pour interroger et approfondir l’histoire de l’esclavage et de ses résistances, notamment les mémoires portées par les communautés afro-descendantes. Il s’agira de questionner la place et le rôle que la photographie – dans son articulation aux sciences humaines, telle l’anthropologie, l’histoire sociale de l’art et la littérature – peut jouer comme double instrument d’investigation et de restitution de ces patrimoines. Il sera aussi question de soulever en tant qu’artiste queer, la question centrale des représentations coloniales et post-coloniales qui se pose dès lors qu’on s’attache à documenter les mémoires de l’esclavage incarnée dans des corps subalternes.

Entre pratique de pensée et pratique artistique, la recherche en art convoque les différentes étapes du processus de création (de la conception à la production, à la diffusion et à la réception) qu’elle structure. Ce processus est nourri par un regard réflexif qui crée un aller-retour entre expérimentation et distance critique. Inventant leurs propres dispositifs et choisissant pour cela les médiums et les langages qui leur sont nécessaires au-delà des frontières disciplinaires, les gestes et formes de la recherche en art articulent des récits minoritaires en friction avec les histoires dominantes.

La recherche par le projet place les concepteur·rice·s (artistes, architectes, paysagistes, conservateur·rice·s, restaurateur·rice·s, écrivain·e·s) et leur pratique au cœur du processus méthodologique. Elle permet de produire des savoirs susceptibles d’être réinvestis dans la pratique. La démarche de recherche est articulée par le projet (artistique, architectural, etc.) : elle constitue un espace de réflexion, d’expérimentation et de production qui nourrit le travail, autant que celui-ci peut nourrir le processus de recherche ; la recherche par le projet se donne également pour ambition d’inventer des formes de diffusion et de valorisation spécifiques, appelées par le projet de recherche lui-même. En arts notamment, les artistes considèrent que la recherche ne doit obéir à aucune forme a priori mais que celle-ci fait partie intégrante du processus de leur pratique. Parce qu’elle vise une appréhension large, aussi complète que possible, des mécanismes ou phénomènes en cause – sans néanmoins pouvoir atteindre l’exhaustivité –, la recherche par le projet mobilise une pluralité d’apports disciplinaires.

Sous la direction de Sylvie Brodziak, CY Cergy Paris University, de Laurella Rinçon, Mémorial Acte ou « Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la Traite et de l’Esclavage », et de Corinne Diserens, ENSAPC. http://www.nicolalocalzo.com/